Au moins 76 personnes, principalement des migrants éthiopiens, ont perdu la vie dans le naufrage d’une embarcation au large des côtes du Yémen, dans le golfe d’Aden, selon des responsables yéménites cités par l’Agence France-Presse (AFP) le 4 août 2025.
Ce drame, survenu dans le gouvernorat d’Abyan, met en lumière les dangers extrêmes auxquels sont confrontés les migrants tentant de rejoindre les monarchies du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, en quête d’une vie meilleure.
L’embarcation transportait 157 personnes, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Parmi elles, 76 corps ont été retrouvés, et 32 personnes ont été secourues, d’après deux sources de sécurité yéménites.
Certaines des personnes sauvées ont été transférées à Aden, à proximité d’Abyan, pour recevoir des soins. Cependant, le sort des dizaines d’autres passagers reste inconnu, comme l’a indiqué Abdusattor Esoev, chef de mission de l’OIM au Yémen.
Le gouvernorat d’Abyan, situé dans le sud du Yémen, est une destination fréquente pour les embarcations de passeurs. Ces bateaux, souvent surchargés et en mauvais état, transportent des migrants fuyant la pauvreté, les conflits ou les persécutions dans leur pays d’origine, principalement l’Éthiopie dans ce cas.
Ce naufrage n’est pas un cas isolé. Au cours du mois dernier, l’OIM a rapporté qu’au moins huit autres migrants avaient péri et 22 étaient portés disparus après que des passeurs les avaient forcés à se jeter à l’eau en mer Rouge.
Ces incidents mettent en évidence l’exploitation et les abus subis par les migrants aux mains de réseaux de passeurs sans scrupules.
Les migrants éthiopiens, souvent en quête d’opportunités économiques dans les riches monarchies du Golfe, empruntent des routes migratoires périlleuses à travers le Yémen, un pays déjà ravagé par des années de guerre civile.
Les conditions à bord de ces embarcations sont souvent inhumaines, avec un manque de nourriture, d’eau et de gilets de sauvetage, augmentant les risques de tragédie.
Les autorités locales du gouvernorat d’Abyan ont lancé une vaste opération de recherche pour retrouver les corps et d’éventuels survivants. L’OIM, en collaboration avec les autorités yéménites, continue de suivre la situation et de fournir des informations sur ce drame.
Cependant, l’ampleur des pertes humaines souligne l’urgence d’une action internationale pour lutter contre les réseaux de passeurs et améliorer la sécurité des routes migratoires.
Ce naufrage tragique rappelle la nécessité d’une réponse globale aux crises migratoires. Les facteurs qui poussent des milliers de personnes à risquer leur vie, comme la pauvreté, les conflits et l’instabilité politique, doivent être abordés à la source.
Par ailleurs, les gouvernements et les organisations internationales sont appelés à renforcer la coopération pour démanteler les réseaux de passeurs et offrir des alternatives sûres aux migrations irrégulières.
