Le président russe Vladimir Poutine a exprimé son souhait de rencontrer le président américain Donald Trump la semaine prochaine, probablement aux Émirats arabes unis, dans un contexte diplomatique tendu.
Cette annonce intervient à la veille d’une échéance cruciale fixée par la Maison-Blanche, exigeant des progrès concrets de la Russie vers la fin de la guerre en Ukraine sous peine de sanctions économiques sévères.
Le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, a confirmé qu’un sommet bilatéral entre Poutine et Trump est en préparation, avec un lieu décidé « en principe ».Cette rencontre, qui pourrait être la première entre les deux dirigeants depuis le sommet américano-russe de 2021 à Genève entre Joe Biden et Poutine, est vue comme une étape potentiellement décisive pour apaiser le conflit russo-ukrainien.
Ouchakov a souligné l’importance de rendre cette rencontre « fructueuse et productive », écartant pour l’instant la participation du président ukrainien Volodymyr Zelensky, une option que Trump avait pourtant envisagée selon des sources de la Maison-Blanche. Poutine, quant à lui, s’est dit ouvert à une future implication de Zelensky, mais sous certaines conditions non précisées.
L’annonce de ce sommet intervient dans un climat d’urgence diplomatique. La Maison-Blanche a fixé un ultimatum à la Russie, exigeant des progrès tangibles vers la fin des hostilités d’ici vendredi. En cas d’échec, des sanctions économiques lourdes sont promises. Cependant, aucune déclaration officielle de la Maison-Blanche n’a suivi l’annonce de Poutine, laissant planer l’incertitude sur l’impact de ce sommet sur l’échéance fixée.
Poutine a minimisé l’importance de l’initiateur des pourparlers, affirmant que « les deux parties ont exprimé leur intérêt » pour cette rencontre. Cette volonté de dialogue bilatéral intervient alors que les frappes russes continuent de faire des victimes civiles en Ukraine, comme en témoigne une récente attaque dans la région du Dniepr, qui a fait quatre morts et huit blessés selon Zelensky.
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky insiste sur l’importance d’impliquer les pays européens dans la recherche d’une solution au conflit. Dans un message publié sur Telegram, il a appelé à une « approche audacieuse » de la part de la Russie pour mettre fin à la guerre, soulignant que l’Ukraine « n’a pas peur des rencontres ». Zelensky a prévu des discussions avec des dirigeants européens pour coordonner les efforts diplomatiques.
Pour Zelensky, un cessez-le-feu et des garanties de sécurité à long terme sont des priorités absolues dans toute négociation avec la Russie. Malgré les appels de Trump à cesser les attaques contre les civils, les bombardements russes se poursuivent, exacerbant les tensions.
Un récent sondage Gallup, publié jeudi, révèle un changement significatif dans l’opinion publique ukrainienne. Alors qu’en 2022, environ 75 % des Ukrainiens souhaitaient poursuivre le combat jusqu’à la victoire, aujourd’hui, seuls 25 % partagent cet avis.
Environ 70 % des Ukrainiens interrogés estiment qu’un accord négocié devrait être conclu dès que possible pour mettre fin au conflit.
Ce sondage, basé sur un échantillon de 1 000 personnes âgées de 15 ans et plus, exclut les territoires sous contrôle russe, représentant environ 10 % de la population.
Les résultats reflètent une lassitude croissante face aux combats, marquée par les pertes civiles (plus de 12 000 morts selon l’ONU) et les avancées lentes mais constantes de l’armée russe le long d’une ligne de front de 1 000 kilomètres.
Malgré ce désir de paix, l’optimisme reste limité : seuls 25 % des Ukrainiens pensent qu’une fin des combats est probable dans les 12 prochains mois, tandis que 70 % estiment cela improbable.
Si elle se concrétise, la rencontre entre Poutine et Trump pourrait marquer un tournant dans les efforts pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Cependant, aucun élément ne garantit que ce sommet débouchera sur un cessez-le-feu ou une résolution durable du conflit. L’organisation d’un tel événement, comme l’a rappelé Ouchakov, demande du temps et une coordination minutieuse.
Pour les observateurs, ce sommet pourrait également refléter une volonté de Trump de s’imposer comme un acteur clé dans la résolution de ce conflit, en ligne avec ses déclarations publiques appelant à la fin des hostilités. Cependant, l’absence confirmée de Zelensky dans cette première rencontre bilatérale soulève des questions sur la prise en compte des intérêts ukrainiens dans les discussions.
Alors que la guerre russo-ukrainienne entre dans une phase critique, la communauté internationale observe avec attention les développements diplomatiques. L’implication des pays européens, comme le souhaite Zelensky, pourrait jouer un rôle crucial pour équilibrer les négociations et garantir des solutions durables.
Parallèlement, la pression exercée par les États-Unis via l’ ultimatum de Trump pourrait accélérer les pourparlers, bien que l’efficacité des sanctions économiques reste incertaine face à la résilience de la Russie.
Le sommet potentiel entre Poutine et Trump représente une opportunité majeure, mais fragile, pour faire avancer la paix en Ukraine. Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer si cette initiative diplomatique peut mettre fin à un conflit qui a déjà causé des pertes humaines et matérielles considérables.